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Station d’épuration : l’état des lieux

J’avais écrit cet article, lors des élections municipales de 2014, pour le site de campagne de Thierry Simelière, avec son accord, je le reprends sur stquay.com.

La remise à niveau ou le remplacement de la station d’épuration de Saint-Quay-Portrieux sera un des chantiers de la nouvelle équipe. Nous vous présentons aujourd’hui le compte-rendu de la visite de l’usine de dépollution, effectuée le vendredi 31 janvier. Dans un prochain article, nous traiterons des réseaux de collecte et de l’étude ARTELIA.

Nous avions rendez-vous vendredi 31 janvier avec Olivier Morin, le responsable de l’usine de dépollution de Saint-Quay-Portrieux, pour visiter les installations. Nous avions au préalable pris contact avec le maire, Dominique Blanc, qui a donné les instructions qui nous ont permis l’accès à ces ouvrages. Didier Thomas, le chef des services techniques de la mairie, avait pour sa part organisé ce rendez-vous avec Véolia.

Olivier Morin nous a très bien reçus, et a consacré tout le temps nécessaire à nous faire visiter les installations, à nous donner des explications et à répondre à nos questions.

Nous n’avons pas encore eu accès aux dossiers techniques et aux plans de la station, aussi les explications qui suivent ne sont que le reflet de notre visite des lieux. Un rendez-vous est programmé avec Didier Thomas pour prendre connaissance des plans des installations et de l’étude de remise à niveau réalisée par ARTELIA.

L’usine de dépollution de Saint-Quay-Portrieux fait appel au procédé biologique dit de “boues activées ”.

Nous allons suivre le trajet de l’eau depuis son arrivée à la station, chargée d’effluents, jusqu’à sa sortie, épurée. Les numéros correspondent aux repères de la photo aérienne.

step-aero2

(1) Les eaux brutes arrivent par 3 conduites en acier. Sur la photo n°1, on distingue une conduite plus grosse que les autres, c’est celle qui provient de la station de refoulement de la place d’armes. La deuxième vient de la station de refoulement du Portrieux, en face du carré de la douane, et la troisième collecte les eaux de Tréveneuc (en totalité) et de 3 quartiers de Plourhan.

(2) Sur les photos n°2 et n°3, on distingue les 3 conduites d’arrivée, qui se déversent dans un canal puis passent à travers une grille destinée à retenir les éléments les plus grossiers. La grille est nettoyée par un dégrilleur et les déchets (1m3 par mois environ) sont évacués avec les ordures ménagères. Le dégrilleur est électrique, mais le nettoyage doit être complété manuellement, comme l’atteste la présence du râteau.

(3) L’eau passe ensuite dans des bassins où la réduction de vitesse d’écoulement fait se déposer les sables et flotter les graisses. On appelle les opérations dessablage et déshuilage-dégraissage. L’injection de microbulles d’air permet d’accélérer la flottation des graisses. Les sables (1m3/mois) sont récupérés par pompage alors que les graisses sont raclées en surface.
On enlève ainsi de l’eau les éléments grossiers et les sables de dimension supérieure à 200 microns ainsi que 80 à 90 % des graisses et matières flottantes (soit 30 à 40 % des graisses totales).

(4) Au passage dans le canal de jaugeage, équipé d’un venturi, le débit entrant dans la station est mesuré et enregistré. Il était de 90m3/h au moment de la visite. Photos 4,5 et 6.

(5) Le répartiteur (photo 7) permet de répartir les effluents vers les deux bassins d’aération*. Au-delà de 170m3/h de débit nominal entrant, l’excédent est dirigé vers le bassin tampon.

(*) La station comporte en fait deux voies ou deux filières : deux couples aérateur-clarificateur.

(6a) Le bassin tampon (photos 8 et 9), d’une capacité de 500m3, stocke le surplus de débit entrant pour faire face aux pointes. C’est le seul bassin couvert de la station. Il a reçu un chapiteau en 2002 pour limiter la diffusion des mauvaises odeurs.

(6b) Bassins d’aération (photos 10 à 14) : c’est dans ces bassins que s’effectue la dépollution. Les bactéries, en suspension dans l’eau des bassins, sont en contact permanent avec les matières polluantes dont elles se nourrissent et avec l’oxygène nécessaire à leur assimilation. Un agitateur mécanique brasse le liquide à intervalles de temps réguliers pour oxygéner les bactéries aérobies.

(7) Le dégazeur (photo n°22) recueille et traite l’écume et les matières flottant en surface.

(8) Bassins de clarification (15 à 21) : l’eau en provenance des bassins d’aération se sépare de la masse des bactéries (appelées “boues”) et sort par déversement au travers de fentes disposées sur la circonférence des bassins. Pour conserver un stock constant et suffisant de bactéries dans le bassin de boues activées, une grande partie des boues extraites du clarificateur est renvoyée dans les bassins d’aération. Au total, la recirculation concerne une fois et demie à deux fois la masse des effluents.

(9a) L’eau épurée en provenance des bassins de clarification passe par un canal de jaugeage (photo n°30) qui permet de mesurer le débit sortant de la station. Les photos n°30 à 34 montrent l’aspect de l’eau rejetée.

(10a) Le bassin à marée (photos 29 à 32) permet de stocker les rejets pour les envoyer en mer au moment le plus favorable. Le rejet en mer s’effectue à marée descendante, de façon à assurer la meilleure dilution possible. Il débute une heure après la haute mer et cesse une heure avant la basse mer. L’exutoire (Ø350mm) est situé au large du Gerbot d’Avoine, il est matérialisé en surface par une bouée.

(9b) Le bassin des boues (photos 23 et 24), un ancien bassin d’aération reconverti, permet aux boues de décanter et d’épaissir avant qu’elles soient pompées vers le silo de stockage.

(10b) Le silo à boues (photos 25 et 26) assure le stockage des boues épaissies.

Une “unité mobile de déshydratation des boues de station d’épuration” (photos 27 et 28) était présente le jour de la visite. Cette unité déshydrate les boues par centrifugation. Elle vient sur site tous les 2 à 3 mois et fonctionne une quinzaine de jours, pendant la journée. C’est la source de bruit la plus importante de la station.

Un bâtiment abrite les armoires de commande de la station et enregistre les paramètres de fonctionnement (photos 35 et 36).

Des prélèvements sur les rejets (sur 24h) sont effectués tous les mois et analysés en laboratoire à Rennes, au niveau physico-chimique, et ponctuellement (en été) au niveau bactériologique.
Les analyses montrent que le rendement de la station est bon. Cependant, la station, dimensionnée pour 8800 EH (équivalent habitants), est en surcharge organique en été (saturation au niveau de l’aération) et en surcharge de débit en hiver, en raison des pluies et du fait d’eaux pluviales parasitant le réseau de collecte.

Denis Roques (photos : EBC et DR)

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