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Kriegsgefangenenpost

Lettre d’un prisonnier de guerre

Ce jeudi soir, en retirant des livres d’une étagère, une carte est tombée au sol. Pas vraiment une carte, tout juste le format d’une carte, la lettre d’un prisonnier de guerre, un prêtre selon le texte écrit au crayon papier, adressée à ma grand tante, la soeur de mon grand-père et ma marraine, qui dirigeait à l’époque le sanatorium (centre de soins pour les tuberculeux) de Bellevue à Montpellier. Ma tante Marcelle avait perdu son fiancé à la guerre 14, elle ne s’est jamais mariée et a consacré sa vie à se dévouer pour les autres, elle était infirmière.

Kriegsgefangenenpost

Kriegsgefangenenlager

La lettre est écrite au crayon, j’ai ajusté les niveaux pour améliorer sa lisibilité. Je me souviens de ce sanatorium de Bellevue à Montpellier, je me souviens surtout, dans ma mémoire d’enfant, c’était vers 1957 environ, de ces gros morceaux de métal noir, contondant et lourd sur le bureau de ma Marraine, des éclats de bombes américaines tombées sur le sanatorium au moment de la libération. Quand j’étais enfant, le souvenir de la guerre était omniprésent dans les conversations, j’entendais sans cesse cette expression : « avant-guerre », une expresssion que je n’ai pas entendue depuis bien longtemps et qui ne dit rien aux jeunes générations. Mais ce petit bout de papier, sorti d’un livre sans doute a réveillé en moi beaucoup de souvenirs enfouis et de nostalgie des êtres chers disparus et d’une période autrement plus douloureuse que la crise économique que nous vivons, une période que j’ai vécue par contumace au travers des récits de mes parents et grand-parents.

 

admin