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Le burkini fait fureur sur les plages !

burkini

Seuls l’Euro de football et les jeux olympiques nous ont distrait d’une actualité oppressante. Après les attentats des sympathisants de l’Etat Islamique, l’interdiction du port du burkini sur les plages occupe le devant de l’actualité. Au nom de la sécurité, de la laïcité et de l’hygiène, plusieurs maires ont interdit le port d’un maillot de bain couvrant. Le slip ou short de bains pour les hommes et le bikini (inventé en 1946) pour les femmes n’ont pas toujours été de rigueur, il suffit pour s’en convaincre de regarder ces photos de plage datant du début du siècle dernier :

Bains 1900

A l’époque on venait à la plage tout habillé et les maillots de bains étaient très couvrants, non seulement pour les femmes :

Costume-Bains-1900

Mais pour les hommes aussi :

Costume-Bains-Homme-1900

Dans les années 1960, les gendarmes de Saint-Tropez faisaient la chasse aux nudistes, aujourd’hui ils verbalisent les burkinistes :

nudiste-burkini

Pourtant il y avait des plages où la cohabitation se passait plutôt bien, comme ici à Marseille :

burkini-marseille

Mais sur fond de guerre (contre qui ?) les maires entendent ainsi interdire l’affichage de signes religieux sur les plages, afin d’éviter les affrontements entre communautés. Pourquoi interdire le burkini sur les plages et ne pas interdire le Hidjab, le Tchador, la Djellaba, la Gandoura, le turban, etc. en ville ? Parce que la plage est un lieu où pauvres, riches, habitants de la ville et des campagnes se cotoient, alors qu’en dehors des vacances, chacun vit dans sa bulle.

Cependant cette interdiction, prise d’abord par des maires républicains, rejoints par des maires socialistes et validée par le premier ministre Manuel Valls, marque un tournant dans l’attitude des pouvoirs publics vis-à-vis des musulmans (en l’occurence il ne s’agit ni de djihadistes ni d’islamistes). Un tournant amorcé par l’incarcération d’une jeune fille de 16 ans qui n’avait rien fait, mais qui se vantait sur les réseaux sociaux d’être prête à commettre un attentat.

Après l’annulation des festivités en raison de l’attentat de Nice, une disproportion de la réaction envers la communauté musulmane serait à mon avis néfaste, car elle risque de donner encore plus de poids à l’Etat Islamique et à ses sympathisants implantés sur notre territoire. Il faut en revanche faire respecter les interdictions du port du Nikab et de la Burqa dans l’espace public et du voile partout où c’est interdit et ne pas céder sur les revendications communautaristes (menus dans les écoles, refus de la mixité, etc.).

Pour terminer, je reproduis un article publié par le site algerie-focus.com sous la plume d’Aziz Benyahia, à propos de la journée Burkini prévue dans un parc aquatique des Bouches du Rhône le samedi 10 septembre 2016 :

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Dieu, le niqab et la burka par Aziz Benyahia

A Marseille, une association privée, privatise un club aquatique privé, pour une journée privée. Donc, rien d’illégal ni d’anormal dans un pays démocratique et un système économique libéral où la loi garantit les libertés pour les citoyens qui ont bien assimilé les notions de droits mais aussi de devoirs.

Cette “Association socio-culturelle, sportive et d’entraide pour femmes et enfants” a privatisé pour le samedi 10 septembre le Speed Water Park situé au nord de Marseille, pour sa clientèle musulmane à qui elle rappelle qu’elle doit « respecter la Awra » et donc de prévoir des burkinis. Juste une parenthèse pour pointer le summum du ridicule atteint par ce mot-valise inventé il y a quelques années en Australie pour définir la tenue de bain à l’usage des femmes musulmanes. Non seulement les musulmans l’auraient bien accueilli, mais ils auraient pris semble-t-il, ce néologisme pour une avancée dans leur conquête de nouveaux espaces gagnés sur des terres mécréantes. Fermons la parenthèse !

Au regard de la loi, et s’agissant d’une affaire privée dans un espace privé, cette association qui agit dans l’intérêt de ses adhérents musulmans, est tout à fait dans son droit tant qu’elle respecte les modalités contractuelles de la location et les règles morales et environnementales au sens le plus large et le plus légal du terme.

Or voilà que des responsables politiques, des élus et des associations en France, crient au communautarisme et au mauvais signal envoyé par la communauté musulmane dans un climat de tensions exacerbées par une série d’événements tragiques commis par des assassins se réclamant de l’islam, avec une cruauté et une barbarie innommables.

Sans être naïfs au point de ne pas deviner les arrière-pensées plus ou moins racistes des uns et des autres, ni leurs propensions à crier systématiquement au danger à la moindre initiative des associations musulmanes, nous ne pouvons nous abstenir de faire grief à ceux des musulmans qui persistent à se singulariser de la sorte, sachant bien que la société occidentale est arrivée à un tel niveau de crispation à l’égard des musulmans compte tenu de l’actualité, que la moindre anicroche sera déformée dans le sens d’une plus grande marginalisation des musulmans. IL est hors de propos de leur demander d’abdiquer quoi que ce soit de leurs croyances ni de leurs traditions, mais il nous semble plus intelligent de prendre de la hauteur et d’éviter de tendre des bâtons pour se faire battre. Adapter certains comportements, éviter les provocations inutiles et se faire remarquer par son exemplarité ; cela pourrait être beaucoup plus efficace que de s’entêter dans des parties de bras de fer inutiles et perdues d’avance eu égard au rapport de force. Des associations juives réservent des piscines pour femmes exclusivement sans que personne s’en émeuve. 

Soyons clairs. L’islam enjoint aux musulmans de respecter les lois du pays dans lequel ils sont minoritaires. Cela devrait annihiler toute velléité d’imposer à la majorité un mode de vie qui n’est pas le sien, et des comportements qu’elle rejette avec force et à juste raison.

Persister à défier les règles les plus élémentaires pour garantir la sécurité sur les lieux publics en France, en portant niqab, burka et autre accoutrement qui ne sont en rien garants d’une proximité particulière avec Dieu ni d’une dévotion plus authentique, traduit au mieux une méconnaissance de l’islam et au pire un endoctrinement lamentable et d’autant plus pitoyable, que nous en connaissons les officines et le degré zéro d’évolution de leurs mandants. Sans compter que la France est un pays laïc, qui garantit le libre exercice des cultes à la condition que soient respectés l’ordre et la loi. Charbonnier est maître chez soi ; la loi du plus fort est toujours la meilleure, et à bon entendeur, salut !

Soyons justes. L’islam s’est distingué par rapport aux autres religions par son acceptation de l’autre et particulièrement par la cohabitation avec les autres religions monothéistes, non sans l’avoir conditionnée au paiement de la jizia. Les musulmans ont raison de tirer une fierté légitime de cette avancée historique. Mais sont-ils restés aussi cohérents ? aussi réalistes ? aussi clairvoyants ?  Autres questions :

Les musulmans accepteraient-ils aujourd’hui de payer sans ciller un impôt équivalent à la jizia pour vivre hors de chez eux et avoir le statut de dhimmi ?

Pour faire le parallèle avec le Speed water parc, autoriseraient-ils les étrangers vivant chez eux à privatiser des plages pour leurs amateurs de nudisme et des salons pour leurs soirées libertines ?

Protesteraient-ils au nom de la justice, de la réciprocité et de l’exemplarité de la bonne « muâmala », en allant rappeler aux Saoudiens que rien ne les autorise à interdire l’édification de lieux de cultes non-musulmans sur leur territoire – surtout pas l’islam – alors que les musulmans en France ne cessent de réclamer l’ouverture de salles de prière et des mosquées ?

Et enfin, pourquoi ne pas prendre de la hauteur en se concentrant sur l’essentiel du message coranique ; à savoir la paix, la tolérance et la religion du juste milieu – « Dieu a fait de vous une communauté du juste milieu » Coran I/143 – au lieu de chercher querelle aux autres en voulant leur   imposer, qui plus est chez eux, une vision du monde que l’islam dans sa seule et unique vérité condamne tout simplement.

Aziz Benyahia

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