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Au pays de Saint-Quay

Les habitants du pays, très accueillants, ont, dans leurs villages, un langage désuet dont beaucoup de mots et d’expressions dérivent du vieux français; quelques-unes sont plaisantes, exemples :
Bonjour, qué qu’van dites : Bonjour, comment allez-vous ?
A l’ordinère, et vous ? : Comme d’habitude, et vous ?
O c’ qu’a valé ? : Où allez-vous ?
Je vais conte vous, quant é vous : je vais avec vous
A la vesprée : cet après-midi ; Anné : aujourd’hui
As-tu d’la pestiche ? As-tu de l’argent
J’ai ssé, j’ai grand soif
J’vas alleu le kri : je vais le chercher
Par osse c’qu’ on va ? : Par où aller ?; Par illé : Par là
Tire tè d’ma vâ, tire-toi de mon chemin, laissez ­ moi passer
I va s’derubler avec la gribanne : Il va se détruire avec la carriole
Il en a une bonne ganarde : il est complètement saoûl
Il est prêt à chère : il est prêt à tomber; Elle est chète en bas : elle est tombée
Hier, t’étais morho, mais anné, t’es bien recaüpi ; Hier t’étais morose, mais aujourd’hui, t’es bien réjoui
0 j’su prêt à étuffer : oh, que j’ai chaud
Je sé engoulié : j’ai la gorge irritée
J’vas alleu m’souper : je vais me baigner
Je sé tout fiense : je suis tout mouillé
Il va s’neille : il va se noyer
Elle un basculié comme un bas de buffet : se dit d’une grosse personne
Elle a renversé dans l’bateau : elle a vomi dans le bateau
Par é dont : n’est-ce pas…
Vandam, dam oui, 0 Jésus Maria !…
Sur le pas des portes à seuils de granit, les aïeules de Saint-Quay usent parfois encore de ces vocables qui remémorent tant de vies paisibles d’autrefois, avant l’ère des Casinos et des Ping-Pong…

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