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Pollutions récentes des Eaux de Baignade

Commentaire de Mathieu Tanon, sur l’article Eaux de Baignade / l’ordre d’urgence

EJe viens de faire le tour de l’actualité à propos des pollutions récentes des eaux de baignade que je découvre et vous propose le commentaire suivant :

Tout d’abord, l’article en 11 épisodes que j’avais transmis a été entièrement rédigé de mémoire. S’il y a quelques imprécisions ou omissions, je vous demande de bien vouloir m’en excuser, j’en répondrai. Ensuite je ne sais pas être bref. Bref…
A l’analyse des faits et commentaires il y a plusieurs aspects, sur lesquels la municipalité pourrait apporter des réponses.
J’ai expliqué précédemment que nous le pensions mais j’en ai eu confirmation en effectuant des campagnes de mesures après mise au point de protocoles : les pollutions observées depuis que des analyses sont effectuées (plus de 25 ans) proviennent à quelques exceptions près exclusivement des pluies (épisodes pluvieux en langage technocratique), soit directement, soit indirectement.
Il y a un lien direct entre un épisode pluvieux et une pollution.
Les exceptions sont les dysfonctionnements de plus en plus rares des postes de relèvement et de la station d’épuration. Les dysfonctionnements sont connus car enregistrés et analysés. La municipalité peut nous éclairer s’il y a eu des dysfonctionnements. Aux termes de la loi il peuvent être gérés et provisoirement ne pas avoir de conséquences sur le classement des plages. J’y reviendrai. Je suis enclin à penser que la concomitance de deux pollutions en deux endroits différents un jour de pluie identifie clairement la pluie comme cause probable. Un certain nombre d’âneries ont été écrites sur la couleur du sable source de pollution etc, j’y reviendrai également.
Ceci étant dit je voudrai faire valoir plusieurs aspects.
Les analyses sont effectuées environ une fois tous les 15 jours mais de manière aléatoire. La ville ne connaît pas par avance les dates d’intervention. Elles peuvent être comparées les une aux autres puis-qu’effectuées au même moment par rapport à la marée descendante. Leurs interprétations instantanées sont aléatoires. Ont peut tout à fait passer à coté d’épisodes de pollutions ou au contraire dramatiser la réalité. C’est une question de statistiques et plus les moyennes couvrent une longue période et plus elles sont fiables.
Techniquement les seuls moyens de « contenir » les pollutions occasionnées par les épisodes pluvieux dépendent des bassins de retenue recommandés par les bureaux qui ont fait l’audit des bassins versant, à savoir à la Comtesse et à la Duchesse Anne, soit d’assurer une meilleure dispersion en prolongeant les émissaires.
Jusqu’en 2016 (date à vérifier), les maires disposent d’un outil pour effacer une pollution : il s’agit de l’anticiper selon le profil des eaux de baignades affiché, et de prendre un arrêté pour interdire la baignade avant ou au plus tard au moment du risque identifié. Il s’agit d’un principe de précaution pour la santé publique mais aussi d’effacer les conséquences administratives de classement. Ainsi les mesures sont effectuées, publiées mais non comptabilisées.
Mais attention, à partir de 2016 ce ne sera plus possible, ce sera pollution = punition administrative.
Lors de la mandature « Blanc », les arrêtés étaient prêts, imprimés et il suffisait de les dater, les faire signer puis de les afficher dès qu’une alerte était donnée. Je suppose que rien n’a changé. Nous avons procédé ainsi une fois pour le dysfonctionnement du poste de relevage de la Comtesse et une fois pour un épisode pluvieux.
Concernant la couleur jaune de l’eau assimilée à une pollution soit par le remue-ménage du sable soit par la présence des baigneurs (pourquoi pas des Parisiens ou d’autres ethnies!), il s’agit d’une belle ânerie. La couleur comme je l’ai déjà expliqué n’a pas de rapport avec la pollution sans quoi toutes les plages d’estuaires et de cotes sableuses seraient fermées ! L’opacité n’est pas considérée par la loi. La couleur provient des fines contenue dans le sable, qui proviennent essentiellement de l’argile que l’on trouve sous le sable. Dès qu’il y a des vagues ou que des personnes marchent sur le sable recouvert d’eau, il y a brassage et coloration. Les jours de mauvais temps, on observe par exemple distinctement une traînée jaune trouvant sa source à l’extrémité ouest de la plage de la Comtesse, endroit ou la couche de sable s’est réduite à une peau de chagrin depuis la création du port d’Armor. Après le reflux de la mer, l’argile est souvent découverte.
Les courants sont connus, prévisibles et simulés avec des logiciels. Il n’y a pas de mystères, tout au plus une incompréhension. C’est grâce au logiciel que la courantologie a été simulée devant les plages de Saint-Quay et que l’évacuation de la station d’épuration a pu passer de 3 h à 4 h évitant à la ville le renouvellement de la conduite avec une belle économie à l’appui. Les bureaux d’étude n’y avaient pas pensé, il a fallu leur tordre le coude pour relancer le logiciel.
A la Comtesse les services techniques ont pris l’initiative en 2001 de prolonger et dévier l’émissaire des eaux de pluie qui débouchait devant la cahute des surveillants de plage. Belle maçonnerie qui débouche plus bas à l’ouest, au droit de la falaise dans un empierrement. Je suppose que l’évacuation, plus bas, dans les cailloux favorise une meilleure dispersion.
On pourrait tout à fait prolonger l’émissaire actuel de la plage du Casino, au-delà du mur de la jetée de l’Isnain pour les mêmes raisons.

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