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Lutte contre la violence à Saint-Quay-Portrieux

Dans la nuit de mercredi à jeudi, l’école primaire “Les Embruns” de Saint-Quay-Portrieux (Bretagne) a été saccagée : la porte d’entrée en verre a été fracturée et les congélateurs ont été ouverts, ce qui a nécessité la fourniture de repas de substitution ce midi.

saint-quay-portrieux-ecole-embruns-saccageeTel sont les faits que j’ai pu lire ce matin à 11h45 dans une dépêche d’Ouest France et à 12h39 dans un message de la municipalité adressé aux conseillers municipaux (prévenus en dernier, comme d’habitude…) :

À 7h30 ce matin, les agents officiant à l’école primaire des Embruns ont constaté des actes de vandalisme commis au cours de la nuit. Police municipale, gendarmerie et élus ont été immédiatement prévenus et étaient sur place avant 8h. Rejoints par les techniciens en identification criminelle de Saint-Brieuc aux environs de 9h.

Moins d’une demi-heure entre la constatation des dégâts (7h30) et l’arrivée sur place (avant 8h) des responsables municipaux : le maire, Thierry Simelière, l’adjoint aux travaux, Marcel Quelen, le DGS, Philippe Louesdon, et les policiers municipaux. Puis l’arrivée de l’identification criminelle avec les experts de la police scientifique, comme ceux de Miami et de Manhattan.

identification criminelleVoyant une telle mobilisation, j’ai pensé qu’il devait y avoir des morts et des blessés et j’ai imaginé une tuerie comme celle d’Orlando, en Floride, une cinquantaine de morts et une cinquantaine de blessés. Mais non, il n’y avait en tout et pour tout qu’une vitre cassée, un porte de congélateur ouverte et quelque remue ménage dans les locaux. Alors qu’est-ce qui justifie une telle réaction ? Était-ce un exercice ? Un coup de pub ? Une crise aiguë de de paranoïa chez les pouvoirs publics ?

Je penche pour la dernière solution, et je me dis aussi que dans les Côtes d’Armor il doit y avoir des sureffectifs dans la gendarmerie et dans la police municipale. Une réduction de ces effectifs au profit des zones à risque en périphérie des grandes villes me semble plus que pertinent.

J’ai aussi du mal à comprendre pourquoi des produits stockés dans un congélateur ouvert pendant la nuit ne pourraient pas être utilisés le matin : ils n’ont pas eu le temps de dégeler. Sans doute le principe de précaution.

Et je ne peux m’empêcher de rapprocher ce fait divers de la politique de vidéosurveillance de la ville de Saint-Quay-Portrieux et du projet de “protocole participation citoyenne”, soumis à l’approbation du conseil municipal du vendredi 24 mars, qui consiste à mettre en place dans chaque quartier un réseau d’informateurs de la gendarmerie nationale. Un dispositif organisant la délation et la dénonciation, qui n’est pas sans rappeler les heures sombres de la milice dans la France des années 1940 et de la Stasi à Berlin Est dans les années 1970. Bien évidemment je voterai contre l’adoption de ce ce dispositif.

PS : J’ai lu cet après-midi dans une dépêche du “Frankfurter Allgemeine Zeitung”, qu’un homme « lourdement armé » aurait pris en otage des spectateurs avant d’être abattu par la police. Il s’et avéré que l’homme n’était pas armé, son arme était un pistolet d’alarme (c’est un jouet en zamak qui fait un peu de bruit mais qui ne présente aucun danger). Là encore, ça me fait penser au jeune enfant noir américain qui avait pointé un pistolet factice vers un policier et s’était fait abattre. L’Europe envisage une réglementation des armes qui interdirait la vente libre des pistolets d’alarme, des armes à blanc, des armes neutralisées, à poudre noire, etc. Je salue cette excellente initiative.

admin