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La baie de Roses

La baie de Roses, sur la Costa Brava, en Catalogne, et accessoirement en Espagne est la destination balnéaire la plus proche de la France, sur le versant méditerranéen. Compter environ 40 km et 40 minutes de la frontière franco-espagnole à Empuriabrava, la station la plus proche.

Empuriabrava se veut la plus grande marina d’Europe, elle est en concurrence avec Port Camargue qui abrite aussi des marinas et s’affirme comme le premier port de plaisance d’Europe. Empuriabrava est une marina classique avec un réseau de canaux communiquant avec la mer, comme Fort Lauderdale ou Fort Myers en Floride, alors que Port Camargue est un grand port avec deux presqu’îles avec des darses abritant les marinas, comme le Cap d’Agde en plus grand.

Empuriabrava n’a pas de port à proprement parler, mais seulement un débouché vers la mer, ce qui offre l’avantage d’une plage large et profonde qui court tout le long de la station. Le sable est un peu grossier mais il est propre, des machines venant le tamiser tous les matins. Douches et WC gratuits. L’entrée dans l’eau est un peu abrupte mais ensuite on a pied assez loin. Peu de courant. L’eau était plus chaude qu’à La Grande Motte. Près de la plage, de l’autre côté de la promenade j’ai été surpris de trouver des pyramides, comme à la Grande Motte. Copieurs !

Nous avons déjeuné à “La Ola”, un petit restaurant avec terrasse donnant sur le port. Trouvé par hasard et recommandé par un couple d’habitués français. Le personnel est Français, la plupart des clients sont francophones. Beaucoup d’habitués, que les serveurs interpellent par leur prénom. Menu à 15€ avec pour moi Gapacho, queue de Lotte, Baba au Rhum, et quelques olives pour commencer. Avec la bière à 2,40€, l’addition était moins salée que les plats. Ça nous a tellement plu que nous avons réservé la même table pour le lendemain.

Après le déjeuner, direction “Roses”, que les Français (et les Espagnols) appellent Rosas, mais nous sommes ici en pays Catalan et les panneaux sont écrits en Catalan, pas de sous-titre en Espagnol, ou plutôt en Castillan comme le disent tous les Espagnols, car l’Espagne est un pays où on parle plusieurs langues et le Catalan et le Basque sont aussi Espagnols que le Castillan.

Roses est à une dizaine de minutes d’Empuriabrava, nous avions réservé par booking.com une chambre à l’hôtel Montmar, à côté du marché. Accueil sympathique par une réceptionniste qui parle bien français. Notre chambre est au 2ème étage sur rue, avec un balcon plein sud. Le confort : 2 lits jumeaux, bureau, TV avec de nombreuses chaînes dont les 3 premières françaises, salle de bains avec baignoire et fenêtre donnant sur l’extérieur, climatisation. Tout ça pour 59€.

Une fois installés à l’hôtel, direction la plage (platja en catalan). La plage de Roses est plus abritée que celle d’Empuriabrava, le sable y est plus fin, il n’y a pas de pente abrupte en rentrant dans l’eau, en revanche on perd pied plus rapidement.

Après le bain, direction Cadaqués (noter l’accent aigu). La route serpente au milieu du massif rocheux situé entre Roses et Cadaqués avec un col à 300 m d’altitude. Arrivés à Cadaqués nous évitons le parking presque plein et nous descendons carrément vers le centre ville puis nous empruntons la route du bord de mer, une voie étroite, en sens unique et sans garde-corps, un coup de volant à droite et plouf ! Par un coup de chance extraordinaire, la première place de parking est libre (il n’y en avait que 3), ce qui va nous éviter de faire 2km à pieds. Cadaqués est magnifique, un vrai bijou, mais pas tape à l’œil, ça fait plus penser à un village grec qu’à Saint-Tropez.

C’est en 1930 que Dali fit l’acquisition d’une maison de pêcheurs à Cadaqués, une maison qui deviendra son point d’ancrage pendant plus de cinquante ans. Rappelons que Dali est né et mort à Figueres, à 36 km de Cadaqués, et qu’il considérait la gare de Perpignan, distante de 90 km comme le nombril du monde et le centre cosmique de l’univers, peut-être à l’origine de l’extrapolation azimutale de l’oeuf cosmique transcendental. La maison de Dali est devenue un musée et la ville de Cadaqués reconnaissante a érigé une statue en son honneur.

Nous grimpons les rues escarpées entre les maisons blanches et les échoppes pour accéder à l’église Santa Maria tout en haut du village. Dès l’entrée nous avons le souffle coupé par le somptueux retable baroque derrière l’autel. Il faisait très sombre dans l’église et les flashes étaient interdits, aussi j’ai pris les 3 photos à l’intérieur sans flash avec un temps de pose d’1/3 de seconde, et surprise, ce que mes yeux voyaient sombre et marron est ressorti en couleurs. On remarquera les statues de pêcheurs, en remerciement pour leur contribution au financement des travaux, la pêche devait être bonne, à l’époque.

Retour à Roses où après être passés à l’hôtel suivre les actualités catalanes sur la “gota fría” qui a dévasté la région de Valence, nous partons flâner dans les rues et terminons la soirée place de Catalogne, attablés sur la terrasse de la pizzeria Dolce Vita, encore un endroit à recommander.

Vendredi matin, petit déjeuner copieux à l’hôtel Montmar, balade au marché, séance à la plage, et nous repartons pour Empuriabrava et le restaurant La Ola où nous retrouvons des convives de la veille avec qui nous sympathisons. Nos voisins de table, wallons, possèdent un appartement à Empuriabrava depuis une trentaine d’années. Pour un 60m2, les impôts locaux et les charges, comprenant également l’électricité, leur coûtent environ 1500€ par an ! Il faut dire que la taxe d’habitation n’existe pas en Espagne… Un monsieur qui va fêter ses 86 ans et qui en paraissait 10 de moins nous raconte une partie de sa vie : 21ème enfant sur 22, il a passé toute sa vie en Belgique où il travaillait chez Volvo, il était attablé avec son fils, citoyen suisse qui était venu lui souhaiter son anniversaire…

Nous quittons la baie de Roses à regret, direction La Grande Motte avec un arrêt à La Jonquera pour faire le plein d’alcools. On reviendra.

 

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