[par Mathieu Tanon, élu de Saint-Quay-Portrieux de 2008 à 2014]
Avec ce sujet on rentre dans le vif du futur :
Dans le cadre de la réflexion de Dominique Blanc, j’avais travaillé avec Louis Gauffeny, alors maire de Tréveneuc. Il était favorable au projet avant qu’il ne s’inquiète des réactions de ses élus. En fait on avait compris que dès qu’il y a un peu de fierté, d’histoire et de tourisme, les aspects psychologiques sont démesurés.
Pour la “grosse” commune, pas de problème, on peut parier que le résultat du sondage est couru d’avance, je parie pour un résultat des oui à 90 %. Pour la “petite” commune, la problématique est différente et on avait compris que la seule manière d’avancer aurait été que ce soit la “petite” qui soit moteur de l’opération et prenne toutes les initiatives.
Relancé sur le sujet, Dominique Blanc m’avait fait remarquer que la loi avait créé “les nouvelles communes”, ce qui verrouillait l’éventualité d’une fusion à deux car le concept de “nouvelle commune” impliquait la fusion de toutes les communes d’une communauté de communes. Tout ou rien.
La loi vient d’évoluer et je pense que la fusion à deux redevient possible. En résumé, ça ne sert à rien de s’agiter à Saint-Quay-Portrieux, tout doit venir de Tréveneuc, ce qui bien sûr, n’interdit pas d’en parler.
Dans l’étude que j’avais faite (avec rapport) sur l’éventuel déplacement des services techniques à la ZA de Kertugal, j’avais prouvé qu’il ne coûtait pas plus cher de déplacer les services techniques à Kertugal que de les reconditionner sur place. Ça libérait des terrains qui auraient pu servir soit à construire 16 pavillons pour des primo accédants, soit à héberger les services de maintenance des éoliennes qui sans cela auront à traverser toute la ville ou au minimum à la contourner plusieurs fois par jour. Pas très écologique ni ergonomique.
Ceci pour dire que j’avais anticipé que les services techniques à Kertugal puissent devenir communs à Saint-Quay-Portrieux et Tréveneuc. Envisager de fusionner ce n’est pas uniquement mettre des élus en commun et trouver un nouveau nom ; il faut se projeter de manière pratique sur tous les aspects.
Il y avait une meilleure opportunité, “le coin des malins” sur la RD juste après la ZA qui vient d’être racheté par la Communauté de Communes. Il aurait pu devenir le nouveau bâtiment des pompiers pour un prix bas au profit des finances publiques. Les domaines nous avaient proposé une estimation intéressante. Loïc Raoult que j’avais approché avait bouclé le dossier de la caserne actuelle et il ne voulait plus entendre parler d’autre chose y compris de faire des économies, certes avec délais supplémentaires. Agacé de mon intervention il n’a même pas voulu entendre les arguments de coût. J’avais trouvé son attitude plutôt cynique mais rassurez vous, il n’était pas le seul élu dans ce cas.
J’avais donc également imaginé que le coin des malins devienne les services techniques de Saint-Quay-Portrieux… sur le territoire de Tréveneuc, inimaginable ! Je suppose qu’à Paris certains services techniques sont en périphérie, on le comprend pour des raisons de réserve foncière, or c’est un des arguments développé par Denis Roques !
Les conclusions de mon rapport ont été présentées en commission travaux et évacuées. Pour Alain Lorant : “d’la connerie”. Je ne l’ai jamais entendu dire autre chose du travail des autres.
Georges Brézellec, se contentant des conclusions, en a balayé l’éventualité avec un argument recevable : certes les coûts sont les mêmes mais comme il faudra faire l’avance des frais de lotissement il y aura un décalage de trésorerie voire des invendus car le marché de l’immobilier n’est pas bon.
Paradoxalement le déplacement des services techniques était dans le programme de la liste Brézellec de 2002 (avec Blanc et Tanon) !
Blanc savait qu’à partir du moment où Brézellec s’opposait à ce projet (qui n’était plus le sien), les autres opposants s’aligneraient automatiquement et on en est resté là. Blanc avait accepté qu’avant de démarrer des travaux de réhabilitation, une étude plus détaillée que la mienne soit entreprise.
Le directeur technique faute d’être contraint est passé outre. Je crois que Thierry Simelière avec son adjoint aux travaux n’a pas complètement écarté l’éventualité.
Je suggère dans l’éventualité d’un lotissement, que les terrains dit du “gazogène” appartement toujours à EDF soient rachetés pour agrandir le lotissement, pour des économies d’échelle et pour permettre un accès plus direct vers le port.
Je reste convaincu qu’avec l’hébergement qui va inéluctablement glisser vers l’ouest en raison des projets économiques sur Plérin, il y aura peu de difficultés à vendre les terrains d’un tel lotissement dont les coûts seront attractifs ! Une étude de marché permettrait de lever l’incertitude. Étude de marché qui n’a pas été faite pour la Zone Artisanale de Kertugal, on a vu le résultat.