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Ich bin ein Grieche !

PericlesVivement intéressé par la conférence La Grèce et l’Europe, j’ai demandé à Jean-Pierre Guth l’autorisation de reproduire et de diffuser sur ce blog des articles ou extraits d’articles sur le sujet, parus sur le site d’EUROPE AVENIR.
Jean-Pierre Guth m’a donné son accord dans un message dont je reproduis un extrait en guise d’introduction :

Je suis tellement meurtri par la manière dont l’Europe aujourd’hui se défait sous nos yeux, et par l’incurie de nos chefs d’Etats, si préoccupés par leur réélection qu’ils sont incapables de montrer à leurs peuples que seule une Europe solide peut leur offrir un avenir, que je vous remercie de montrer autre chose que les discours convenus actuels.

Voici donc l’article Ich bin ein Grieche (référence au discours de JFK à Berlin en 1963) :

[ Ich bin ein Grieche ! ]

Contribuable français, j’ai horreur de payer des impôts pour ces Grecs qui n’en payent pas tous raisonnablement, ont voulu nous tromper et sont mal gérés. J’ai ainsi l’impression de verser de l’argent dans un puits sans fond puisque ce pays est incapable de s’administrer, ni même de générer l’argent correspondant à son niveau de vie actuel.

Mais contribuable français toujours, je trouve tout à fait normal de payer des impôts pour entretenir les routes du Larzac ou électrifier une vallée perdue des Alpes : j’ai un devoir de solidarité avec ces régions défavorisées, mais qui payent des impôts comme moi, sont administrées comme je le suis et où d’ailleurs je vais passer mes vacances. Il en est de même pour la Grèce.

Citoyen de l’Union Européenne, je ne peux admettre de regarder mes concitoyens Grecs s’enfoncer dans l’anarchie et le malheur en croisant les bras et en sachant parfaitement que la Grèce est incapable, faute d’une production suffisante et d’une administration solide, de rembourser ses dettes ni même de maintenir son niveau de vie actuel.

S’ils veulent sauver leur âme, s’ils veulent un jour voir l’Europe exister vraiment, autrement que pour faire du business, mais pour être leur nation qui les protège dans la bise du monde globalisé, les Européens doivent être solidaires entre eux et aider la Grèce à s’en sortir. Car ils le peuvent

1) En annulant sa dette : les taux élevés étaient justifiés par un risque, n’est-ce pas ? Eh bien le risque se réalise ici ! On emprunte à 1%, on prête à 7% jusqu’au moment où le miracle se brise, cela fait partie du “jeu” des financiers.

2) En assurant à ce pays une assistance technique de fonctionnaires, hauts et moyens, venant de tous nos pays pour mettre en place un cadastre, organiser les procédures, créer les systèmes informatiques, instituer les contrôles, bref se mettre à son service pour l’aider à construire cette armature solide qui lui manque.

Et si, la situation apurée, la Grèce produit moins qu’elle ne consomme, ce ne sera pas pire que ce qu’ont fait les Allemands de l’ouest pour ceux de l’est, ou que ce que je fais pour le Larzac ou les Ardennes. Nous irons passer nos vacances dans cette belle province, et y serons aussi chez nous, comme nous admettons de l’être en Corse.

Ce pays a une profonde révolution culturelle à accomplir pour admettre qu’il faut payer des impôts, respecter les lois et s’interdire de corrompre les fonctionnaires. Fallait-il, sachant cela, en faire un frère Européen ? Fallait-il qu’il rentre dans la zone euro ? Il est trop tard pour se le demander : nous les avons admis et nous sommes responsables. L’Union Européenne a inondé la Grèce d’argent avec trop de subventions mal contrôlées, nous avons trouvé normal qu’elle se ruine pour nos Jeux Olympiques, nous l’avons trop gâtée et elle a pris des goûts de luxe. Maintenant nous devons accepter nos responsabilités si nous voulons que la famille européenne survive. Si nous ne sommes pas solidaires, l’Europe perdra son âme et nous, nous perdrons l’Europe.

Jean-Pierre GUTH, Président d’EUROPE AVENIR

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