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Blackstar, de David Bowie

David Bowie soigne sa sortie avec un dernier album déroutant, dernière pièce d’une œuvre protéiforme qui aura vu l’artiste se renouveler en permanence.

blackstarJ’ai découvert ce disque samedi dernier, la veille de ce triste 10 janvier où le grand Ziggy est parti avec le Major Tom vérifier qu’il y a bien une vie sur Mars. Avec, comme à chaque fois, un peu d’appréhension. C’est que notre bonhomme ne se laisse pas facilement apprivoiser, avec cette manie d’apparaître là où on ne l’y attend pas. Et dès les premières secondes, l’évidence s’impose : Blackstar est de ces disques qu’il faudra écouter plusieurs fois pour pouvoir en apprécier la subtilité. Un grand disque ? Pas sûr. L’atmosphère est sombre, aucun titre n’est facilement mémorisable. Mais un disque exigeant et résolument moderne, mêlant subtilement jazz rock, new wave  et électro. Pour ce disque, Bowie s’est attaché les services du saxophoniste Donny McCaslin qui avait officié sur son précédent album (The Next Day, 2013). McCaslin a ainsi réuni autour de lui des jazzmen pour des sessions dont on sent qu’elles ont été largement improvisées. Bowie, accompagné du fidèle Tony Visconti, en a assuré des mois durant le mixage et la production.

Le résultat, c’est un disque assez court, qui démarre par Blackstar, morceau fleuve de 10 minutes à l’introduction angoissante, portée par la voix planante de Bowie ânonnant des paroles incompréhensibles avant de s’apaiser pour revenir à une composition et un chant de facture plus classique. Les morceaux suivants vont ainsi nous faire faire l’aller-retour entre cette fusion free jazz/new wave et la pop élégante (et moins torturée) qui nous a fait aimer Bowie, avec la prédominance d’un saxophone obsédant. On pense à Roxy Music, Steely Dan et Cure, avant que le guitariste Ben Monder ne nous délivre en fin de disque un solo que n’aurait pas renié Robert Fripp des King Crimson.

Blackstar, l’album le plus réussi des années 80 ?

David Bowie, Blackstar (Sony)

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