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Qu’est-ce qu’on fait là, chef ?

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Burkini : la dernière bataille perdue de la drôle de guerre

par Sigismond

La drôle de guerre c’est celle que nous avons déclarée aux terroristes islamistes. C’est eux qui l’ont dit, ceux qui nous gouvernent, que nous étions en guerre. Cette guerre est une drôle de guerre effectivement car tandis que les uns la font avec des kalachnikov et des bombes à peine humaines, nous la faisons dans les prétoires des tribunaux administratifs et notamment de celui qui statue en dernier ressort, à savoir le Conseil d’Etat. Tandis que les uns font parler la poudre, les autres, c’est-à-dire nous, veillent à garantir aux premiers et à leurs associés la protection juridique que leur offre un Etat de droit en temps de paix.

Loin de moi cette pensée que le burkini, la burqa, le voile couvrant, moins couvrant, les prières de rue, les exigences halal et en corollaire l’abattage rituel, etc., sont des composants du terrorisme. On ne peut pas tout mélanger… en termes d’effets à court terme. Mais me trotte dans la tête cette idée que toutes ces choses qui nous sont étrangères, ou qui auraient dû le rester, correspondent peu ou prou avec une vision du monde qu’ont ceux qui pratiquent le terrorisme. Et que donc la femme enrobée de tissus des pieds à la tête, l’éradication du boudin et du jambon-beurre des cantines, etc., etc., constituent la terre promise des assassins islamistes.

C’est là que se situe la grande erreur et l’impasse de cette guerre que nous menons si mal, si peu. Ce n’est pas au terrorisme islamiste qu’il faut faire la guerre mais à l’islamisme, même si tous les islamistes ne pratiquent pas tous le terrorisme. Le problème c’est que ceux-là ne se distinguent aucunement des tueurs quant aux objectifs finaux et que sans doute ils ne seront pas trop regardants en cas de succès sur les moyens qui auront pu être utilisés pour y parvenir.

C’est bien pour cela qu’il ne faut pas faire de distinction dans ce que nous appellerons notre contre-offensive. Et c’est bien pour cela qu’il ne faut pas mépriser ces affaires de tissus qui, en gros depuis l’affaire des lycéennes de Creil, ça commence à dater, jalonnent cette lutte menée par les ennemis de notre République, de notre mode de vie occidental, de notre liberté. Oui cette liberté qu’ils méprisent sans toutefois oublier de s’appuyer sur notre attachement à celle-ci pour prospérer.

C’est effectivement encore une fois au nom du respect des libertés fondamentales que s’est exprimé le Conseil d’Etat. C’était d’ailleurs évident qu’il rendrait le jugement qu’il a rendu. Il n’y a que les rêveurs et les ignorants de sa jurisprudence dans ce genre d’affaires qui pouvaient espérer l’inverse. Il faut donc en tirer les conclusions qui s’imposent : notre Etat de droit tel qu’il existe non seulement ne nous protège pas de l’islamisme mais en est un allié objectif. Et il n’est pas question de nuancer cette affirmation. C’est un fait. Ça ne veut pas dire qu’il faille passer à autre chose qu’un Etat garantissant nos libertés, à une dictature ou je ne sais quoi. Mais c’est la notion de liberté qu’il faut revoir en l’opposant à celle de menace ou de menaces car il en existe plusieurs.

La plus immédiate est sans doute le communautarisme ou plutôt son renforcement car il existe déjà de fait. La seconde qui est sa conséquence est la mort de la nation qui se définit entre autres par des valeurs fondamentales partagées qu’on a la volonté de transmettre aux générations suivantes et par le sentiment d’un destin commun.

A ces niveaux la côte d’alerte est déjà dans le rouge. La suivante est le conflit ouvert entre les communautés. Et le dernier stade est la privation de liberté pour ceux qui la portaient en bandoulière pour refuser la lutte contre ses ennemis, ce que sont les islamistes, enfin tous ceux qui considèrent que la loi de Dieu est supérieure à la loi des Hommes ou encore tous ceux, soyons large, tous ceux qui, soit par lâcheté, soit parce qu’ils sont incapables de résister au contrôle religio-social qui pèse sur eux, préféreront rester dans une position attentiste et suivront les vainqueurs. Ça ne vous rappelle rien en termes d’atmosphère post-attentats ?

En fait tout ça existe déjà et ces menaces se sont déjà peu ou prou concrétisées dans certaines parties de notre territoire. On appelle ça d’ailleurs les territoires (perdus) ou les cités puisqu’on n’ose pas encore parler de zones sécessionnistes.

Evidemment tout cela est schématique et mériterait d’amples développements qui ne tiendraient pas dans un article. En tout cas, un débat devrait se réaliser pour comprendre pourquoi nous sommes dans cette situation de ne pouvoir empêcher le développement d’idées hostiles à ce que nous sommes et d’interdire la manifestation dans l’espace public de comportements associés à ces idées.

C’est pourtant très possible puisque par exemple le négationnisme est proscrit par la loi ainsi que le port d’uniformes ou d’insignes liés à ces crimes qu’on ne peut pas nier. De même qu’il est interdit de nier l’holocauste, il est interdit de se promener dans la rue en uniforme SS. Et c’est tant mieux. C’est pourtant une restriction à la liberté.

Le débat en question ne peut être que politique. Ce n’est pas du ressort du Conseil d’Etat évidemment auquel on ne peut pas reprocher de prendre des décisions, même si elles nous déplaisent, qui découlent du droit, des textes de loi. C’est donc bien aux politiques de faire leur boulot et de définir ce que nous sommes et surtout ce que nous ne voulons pas devenir et en fonction de ça de restreindre les libertés de ceux qui veulent autre chose.

La chose n’est pas aisée car souvent, même si l’intention finale de certains comportements est très implicite. Mais très implicite n’est pas explicite. Et dans le domaine des chiffons couvrants on en est là, obligés de ruser en interdisant le masque de carnaval, le casque intégral dans la rue, pour interdire la burqa et le niqab. C’est lamentable !

Il faut donc franchir un pas. Mais les lâches ne manquent pas pour ne pas le faire, de même que les ennemis de notre société, les islamo-gauchistes à la Plenel si vous préférez, tous utilisant les médias à la botte pour désinformer et culpabiliser le Français de base qui voit son identité profonde jetée chaque jour davantage aux orties, qui ne se sent plus chez lui chez lui, qui a peur pour son intégrité physique, pour sa vie, pour son avenir et celui de ses enfants. « Eh oui mon pote, si tu éprouves tout ça ou même une partie de ça, c’est que t’es un raciste, islamophobe, facho… ! »

Il faut donc déjà dans un premier temps dépasser les lâchetés et les oppositions des ces alliés de nos ennemis que sont les islamistes. Mais ça ne suffit pas. Il faut ensuite traduire en droit ce qui est en définitive un mode de vie, une sorte de code qui reste informel ou plutôt informulé.

Je prends un exemple pour expliciter ça. Si vous êtes invité à une cérémonie officielle, remise de décoration ou autre chose de solennel vous n’y allez pas en bermuda, chemise à fleurs et tongs sauf si vous voulez vous livrer à une provocation. Auquel cas vous avez pas mal de probabilités de vous voir refouler parce que votre tenue n’est pas appropriée, incorrecte vous dira-t-on alors tandis qu’aucune loi n’est opposable à cette tenue. Mais tout le monde comprendra qu’on vous ait refoulé et même vous car vous saviez que vous vouliez vous livrer à une provocation. Tout ça est culturel et non juridique.

Avec la burkini sur nos plages c’est la même chose, c’est inacceptable culturellement mais non proscrit par la loi. La différence réside dans le fait que certains considèrent comme inacceptable que nous n’acceptions pas l’inacceptable et s’appuieront sur le droit pour avoir gain de cause. Et ils l’auront. Peut-être alors faudra-il encore une fois ruser comme avec la burqa et invoquer des raisons de sécurité en prétendant que se baigner habillé représente un risque de noyade certain pour ceux qui le font. En tout cas dans l’état actuel de notre droit il n’y a pas d’autre solution.

Le problème revient donc à transcrire ce qui relève du culturel, ici les codes vestimentaires dans le cadre de la loi en affirmant que certaines tenues constituent la marque du rejet de notre société et donc une hostilité manifeste à notre pays. Il faut donc transformer l’implicite en explicite. Seul l’explicite peut être prohibé. Pas les intentions. Or, comme chacun peut le constater on est bien loin de ça, loin de ce débat de fond qui d’ailleurs ne concernerait pas que l’islamisme finalement, même si c’est le seul vrai danger actuel dans ce cadre, mais tout ce qui pourrait constituer une menace pour notre identité culturelle et son avenir.

En ce sens le débat sur le burkini, si on peut appeler ça ainsi, a été fort médiocre. Médiocre parce qu’insuffisant, car n’allant pas au fond des choses, médiocre car caricatural des deux côtés. Question caricature on n’a manqué de rien certains spécialistes allant même nous vanter la modernité du burkini, instrument de libération de la femme musulmane tandis que Médiapart nous ressortait des photos de plage des arrière-grand-mères de Plénel pour exalter la liberté de s’habiller comme on veut. Aussi caricaturaux ou du moins superficiels ou démagos aussi sont ceux qui réclament une loi dont ils savent très bien qu’elle ne passera pas le cap du Conseil Constitutionnel au nom du respect des libertés fondamentales inscrites dans la constitution et surtout ses préambules. Ce n’est pas la loi qu’il faut modifier, c’est son esprit. Et personne encore ne l’a suggéré parmi ceux qui sont en position de le faire ou qui prétendent l’être bientôt. Ne nous faisons donc aucune illusion.

Comme vient de nous le prouver une fois de plus l’affaire du burkini notre droit profite à nos ennemis plutôt qu’à nous. Au point d’ailleurs que certains suggèrent de ne plus lutter comme l’ont fait ces quelques dizaines de maires pour ne pas à avoir à subir l’humiliation supplémentaire de voire le CFCM ou le truc contre l’islamophobie sabrer une fois de plus le Champomy.

Et comme personne parmi ceux qui sont en mesure de le faire ne veut modifier cette situation, il ne s’agit pas en fait d’une modification mais d’une révolution car c’est de l’esprit de la loi dont il s’agit en corollaire d’une réflexion quasiment de nature philosophique à propos de la liberté et des menaces que subit notre société et donc la liberté, nous restons condamnés à perdre une guerre que nous avons déclaré mais que nous ne voulons pas faire. Il ne nous reste plus donc comme arme, bien insuffisante je l’admets, que la dérision.

Si on n’accepte pas à une cérémonie officielle un individu en bermuda, on ne jette pas dehors celui qui se rend en smoking au barbecue organisé par son voisin. On ne moque juste de lui. Et il se sent très vite mal à l’aide. Eh bien faisons la même chose avec ces gens dont l’accoutrement traduit le rejet de ce que nous sommes. Considérons ces gens comme s’ils étaient des clowns, des êtres de dérision, faisons leur sentir qu’ils ne sont pas à leur place en nous moquant d’eux quand nous les croisons. Pas un mot, juste un éclat de rire, fût-il forcé. C’est juste ce que la loi vous autorise encore. Enfin j’espère.

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