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Yongshu ou Fiery Cross Reef

Tensions en mer de Chine après la construction d’îles artificielles par la Chine.

Yongshu ou Fiery Cross Reef, est une base aéronavale chinoise bâtie sur un récif corallien des îles Spratleys en mer de Chine méridionale. L’île est contrôlée par la République populaire de Chine depuis 1988, date de la construction d’un observatoire de la vie marine, mais est revendiquée par les Philippines, le Viet-Nam et Taïwan.

La première photo du fondu enchaîné (2006) est extraite du site CSIS/AMTI, la seconde est un assemblage de photos Gmaps (2016). On mesure l’importance des travaux de terrassement (remblaiement par pompage de sable) réalisés pour transformer ce récif.

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Par François Lenglet et Loïc Farge (RTL)

Selon le gouvernement philippin, la Chine serait en train de construire des îles artificielles, à partir de récifs coraliens dans cette mer, dans le but d’installer de gigantesques bases militaires pour surveiller et contrôler le trafic commercial qui transite par ce détroit. C’est l’une des routes maritimes les plus fréquentées de la planète. La Chine a déjà purement et simplement annexé plusieurs îlots de la région, mettant en fureur tous les pays frontaliers, les Philippines bien sûr, mais aussi le Vietnam et la Malaisie.

L’accès à la mer de Chine est stratégique pour Pékin. Quelque 4.000 milliards d’euros de marchandises y naviguent chaque année, sur des porte-containers et des méga-tankers. On trouve à la fois des marchandises pour approvisionner l’ogre industriel chinois (des matières premières et du pétrole) et des exportations des usines du pays qui seront vendues dans le monde entier. Pékin veut donc le contrôle absolu de la mer de Chine, qu’elle considère comme une mer intérieure, alors qu’il s’agit d’eaux internationales. De plus, cette mer est très poissonneuse, et elle contiendrait des hydrocarbures dans son sous-sol.

Pékin multiplie les investissements militaires

Du coup, pour justifier ses prétentions, le gouvernement chinois s’est prévalu de vieilles cartes maritimes qu’il aurait retrouvées, datant du siècle dernier, et qui établiraient la souveraineté chinoise. Selon le Pentagone, les Chinois aurait déjà construit 1.300 hectares de terre artificielle, avec des pistes d’atterrissage et des systèmes de surveillance.

La seule puissance capable d’arrêter les Chinois, ce sont les États-Unis
François Lenglet

Les pays voisins n’ont pas les moyens de s’y opposer. Ils sont trop petits. Régulièrement, il y a des escarmouches militaires en mer, avec parfois des morts, sur les zones disputées. Les conflits impliquent même des bateaux de pêche. Au point qu’une plainte a été déposée devant la Cour internationale de La Haye, laquelle a statué il y a quelques semaines, pour établir que l’occupation chinoise n’avait pas de base légale.

Mais Pékin n’en a cure. Au contraire, les Chinois multiplient les investissements militaires. Le plus gros hydravion du monde vient de sortir de leurs chaînes de production, ainsi que le plus gros avion de transport militaire du monde, qu’on surnomme « La Rondouillarde », qui permet désormais aux Chinois d’intervenir dans toute la région.

Les États-Unis renforcent leur présence militaire et diplomatique

La seule puissance capable d’arrêter les Chinois, ce sont les États-Unis. Ils ont d’ailleurs renforcé leur présence militaire et diplomatique dans la zone. Il y a la septième flotte américaine et des bases militaires US importantes aux Philippines. C’est d’ailleurs pour faire front commun que les États-Unis ont levé l’embargo commercial avec le Vietnam, qui est leur allié dans cette guerre.

Une guerre est tout à fait vraisemblable. La zone de ces îles qu’on appelle les Spratleys ou les Paracels est l’une des plus explosives de la planète. À cause du nationalisme de plus en plus affirmé de la Chine, et de l’importance des enjeux commerciaux. Il faut se souvenir que bien souvent, les guerres n’éclatent pas dans des régions désolées, mais qu’elles sont motivées au contraire par le contrôle des richesses, du commerce ou des matières premières, que les belligérants se disputent.

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