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Saint-Quay-Portrieux : une autoroute dans la ville.

2014-07-21 20.41.43S
Mais non, ce n’est pas une autoroute, mais la route départementale 786 photographiée en fin d’après-midi, lundi 21 juillet 2014 au droit du moulin Saint-Michel. En médaillon sur la photo (cliquer pour agrandir), on distingue une jeune fille traversant les voies.

De nombreux Quinocéens appellent encore « Nationale » la route « Départementale » n°786. Cette route a été déclassée par arrêté interministériel du 22 décembre 1972, avec effet au 1er janvier 1973, en même temps que 53 000 km d’autres routes nationales.

La route « Départementale » 786 dans sa traversée de notre commune se divise en deux tronçons de caractéristiques différentes :

Le premier tronçon, d’une longueur de 290 mètres, entre la limite d’Etables sur mer et le rond point de la France Libre est classé en agglomération et limité à 50 km/h. L’infrastructure a été classée le 13 mars 2003 par le préfet au niveau 4 en matière de bruit, ce qui signifie que la largeur du secteur affecté par le bruit est de 30 mètres de part et d’autre de la route*.

Le second tronçon, du rond-point de la France Libre au rond point de Kertugal est classé hors agglomération et la vitesse autorisée est de 90 km/h. L’infrastructure est classée au niveau 3 en matière de bruit, ce qui signifie que la largeur du secteur affecté par le bruit est de 100 mètres de part et d’autre de la route*.

(*) la distance étant comptée à partir du bord extérieur de la chaussée.

Entre le rond-point de la France Libre et le rond-point de Kertugal, sur une distance d’exactement 2 kilomètres, la D786 est traversée par 7 voies, routières ou piétonnes, soit une intersection tous les 250 mètres.

Deux lieux sont particulièrement dangereux :

Au droit du moulin Saint-Michel (photo), le cheminement des piétons entre la rue des Roches Olive et la rue du moulin Saint-Michel. L’itinéraire est emprunté notamment par les habitants des quartiers Saint-Michel, Ruello (lotissements du grand Pré et du clos du Roy) qui se rendent à pied au centre de Saint-Quay, en contournant le tertre Saint-Michel, et par les visiteurs du Moulin Saint-Michel lors des fêtes et animations. La traversée de la D786 à cet endroit-là est particulièrement dangereuse : il n’y a pas d’indication de la traversée de piétons, pas de marquage au sol, pas de limitation de vitesse ponctuelle, et comme la section comporte deux fois deux voies avec des chaussées séparées, les automobilistes en profitent pour dépasser largement la vitesse autorisée de 90km/h, surtout lorsqu’ils effectuent le dépassement d’un autre véhicule.

Le carrefour dit des Prés Mario, où outre la D786, 4 voies convergent : la rue de Bel-Air, la rue des Landes, la rue de la Croix Tomelot et la rue de la Garenne. Le croisement des véhicules automobiles est d’autant plus dangereux qu’à aucun moment il n’est signalé qu’en empruntant ou en traversant la D786, on quitte l’agglomération et donc la zone limitée à 50 km/h : réglementairement, des panneaux de fin d’agglomération devraient être disposés à chaque entrée sur la D786, comme des panneaux d’entrée d’agglomération devraient être placés en sortie de route.

Ainsi, un automobiliste, venant de Plouha, qui pénètre sur le territoire communal par le rond-point de Kertugal et tourne ensuite à gauche rue de Bel Air, ne rencontrera à aucun moment de panneau lui signalant qu’il est à Saint-Quay-Portrieux, en agglomération.

Au carrefour des prés Mario, les piétons ne sont pas beaucoup mieux lotis : un passage piétons existe bien, mais les marquages au sol sont presque complètement effacées.

On ne compte plus le nombre d’accidents mortels d’animaux domestiques ayant traversé ou longé la chaussée et pas seulement : en avril dernier, alors qu’il réparait sa clôture située en limite de la route, un Quinocéen a été happé par un camion et a été victime de plusieurs fractures après avoir été traîné sur une distance de 20 mètres. J’ai eu connaissance de cet accident parce que je connais personnellement la victime, mais ce n’est peut-être pas le seul accidenté, vos témoignages sont les bienvenus. Une victime parmi tant d’autres qui témoigne du caractère particulièrement accidentogène de cette voie et en particulier l’été lorsque de nombreux touristes traversent la départementale avec enfants, poussettes, matériel de plage pour se rendre à la plage depuis le quartier Saint-Michel, ou pour aller visiter le moulin.

Mais la vitesse excessive sur ce tronçon de voie urbaine a d’autres effets néfastes pour notre commune et pour ses habitants : la nuisance sonore et ses conséquences. La D786 coupe Saint-Quay-Portrieux en deux, certains parlent avec un soupçon de dédain de ceux qui habitent “de l’autre côté de la nationale”. C’est un peu notre “mur de Berlin”. Les règles d’urbanisme et de bruit font que, tant que cette portion de voie restera classée hors agglomération, les terrains jouxtant la voie demeureront inconstructibles. C’est au détriment du rapprochement entre les habitants demeurant de part et d’autre de cette voie.

Les municipalités précédentes ont pris conscience du problème, des aménagements ont déjà été réalisés, comme le double rond-point de Kertugal qui a permis de ralentir la vitesse des véhicules entrant dans Saint-Quay-Portrieux. Un rond-point a été projeté par les municipalités Lambotte puis Blanc, mais le projet a été abandonné en raison de son coût et de la nécessité de procéder à des expropriations d’habitations.

La nouvelle équipe municipale est consciente des risques, et connaissant les hommes qui travaillent sur le dossier, je ne doute pas que des solutions congrues seront trouvées et mises en oeuvre.

Parmi les solutions, je vois le classement en agglomération* de ce tronçon de route, ce qui aurait pour effet de limiter la vitesse à 50km/h (quitte à autoriser ponctuellement une vitesse de 70km/h), ou la limitation à 70km/h en conservant le classement hors agglomération, l’installation d’un passage protégé au droit du moulin Saint-Michel et l’amélioration de la visibilité de celui des Prés Mario.

(*) D’après l’article R411-2 du code de la route, c’est le Maire qui fixe par arrêté les limites d’agglomération, cependant une telle décision ne peut être prise sans concertation avec la communauté de communes, le conseil général et la préfecture.

D’autres solutions existent, plus ou moins onéreuses et plus ou moins difficiles à mettre en oeuvre, comme des rond-points, des passages souterrains, des radars pédagogiques ou punitifs, des ralentisseurs de types bandes sonores aux abords des intersections, des passages piétons surélevés, etc.

Quel que soit le procédé, j’ai la conviction qu’il faut agir sans délai, pour prévenir d’autres accidents de personnes, c’est la raison pour laquelle je publie cet article. Je précise que je m’exprime ici en tant que citoyen et non en tant qu’élu, que je ne cherche à exercer de pression sur personne et que cet article n’engage que ma propre responsabilité. S’il comporte des erreurs ou des omissions, je remercie d’avance mes lecteurs de me les signaler. Hormis la photo, toutes les informations proviennent de recherches personnelles sur internet.

Pièces citées et autres documents utiles :
Arrêté interministériel du 22 décembre 1972
Arrêté de classement sonore Saint-Quay-Portrieux (lire le pénultième alinéa page 1)
Classement des voies bruyantes
Limitations de vitesse et panneaux d’agglomération (voir en particulier la page 11)
Fiche 50 km/h en agglomération
Circulaire d’application du décret du 29 novembre 1990 (limitations de vitesse)

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