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Les arrangements avec l’histoire d’un blogueur qui se prenait pour Beaumarchais

uranusJe lis, dans un article fourre-tout, consacré à la projection du film Uranus au cinéma Arletty, un tissu de contre-vérités :

1) L’adjudant chef Cadot n’a pas été exécuté de façon barbare par les Allemands, il a été fusillé, par des soldats, allemands ou ukrainiens, pour avoir tenté de neutraliser un dispositif de mise à feu d’explosifs. Fusiller un auteur de sabotage en temps de guerre n’est pas un acte barbare. La barbarie aurait consisté à le pendre à un croc de boucher, ou à le brûler vif, par exemple.

2) La « cruelle odyssée du Viking » : l’odyssée d’Ulysse a duré 10 ans, celle du Viking, moins de 24 heures. Quoi de cruel dans cette courte traversée ? Ils ont été mouillés, ils ont eu froid ? Des jeunes gens inexpérimentés prennent la mer pour échapper au service du travail obligatoire, et croyant qu’ils étaient arrivés en Angleterre, hissent le pavillon Français devant l’île de Jersey occupée par les Allemands. Tragique destin pour ceux qui sont morts en déportation, le dernier survivant en témoigne.

3) « Participer » à un journal et « être publié » par un journal sont deux choses différentes. Marcel Aymé n’a pas participé au journal « Je suis partout ». Le journal « Je suis partout » a publié « Travelingue », une étude sociale de Marcel Aymé qui fustige autant les nantis que les ouvriers, le Front Populaire que la droite, un ouvrage qu’il n’a pas écrit pour ce journal et qui n’a rien à voir avec sa ligne éditoriale antisémite.

4) Uranus, l’ouvrage de Marcel Aymé, est un brillant et féroce réquisitoire contre la lâcheté et la bêtise humaines, et il fallait avoir beaucoup de courage pour oser publier un tel ouvrage en 1948 alors que les anciens résistants, les vrais, comme les autoproclamés, battaient fièrement le haut du pavé.
Comme il fallait avoir du courage en 1945 pour oser demander au Général de Gaulle de ne pas faire fusiller un écrivain d’extrême droite qui n’avait pas de sang sur les mains et dont le seul tort était d’écrire dans un journal.

Voici ce qu’écrit Wikipédia sur Marcel Aymé :

La controverse Marcel Aymé
L’écrivain a été attaqué par tous ceux qui ne supportaient pas que ses romans décrivent assez crûment la France des années quarante et celle de l’épuration, mettant sur le même pied les collaborateurs monstrueux et les revanchards sinistres, décrivant avec une exactitude désinvolte le marché noir, les dénonciations, les règlements de comptes (Uranus, Le Chemin des écoliers). Mais il a surtout soutenu jusqu’au bout Robert Brasillach, tentant de faire signer à des intellectuels et des artistes de tout bord la pétition contre la peine de mort dont Brasillach était frappé. Albert Camus, Jean Cocteau, François Mauriac et d’autres l’ont signée, sauf Picasso qui venait d’adhérer depuis peu au parti communiste, ainsi que l’explique Claude Roy « J’ai souffert que mon parti d’alors s’oppose à ce que je participe à une demande de grâce. Picasso a refusé aussi pour la même raison. » Mais Brasillach a été fusillé quand même, de Gaulle ayant rejeté sa grâce, malgré la lettre que lui avait adressée l’ancien résistant Daniel Gallois.

PS : Pour une information objective et sans parti-pris sur ce qui s’est vraiment passé pendant l’occupation, je vous invite à consulter le site https://stquaypx.wordpress.com/, les auteurs de ce site font un véritable travail d’historien. C’est d’ailleurs là que j’ai trouvé les informations sur l’adjudant chef Cadot et sur le Viking, que j’ai arrangées à ma sauce.

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