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Le mariage pour tous : l’argent et la politique

Les affaires

Pénélope Fillon aurait perçu des rémunérations via les enveloppes parlementaires de François Fillon et  de Marc Joulaud, son suppléant, et de la Revue des deux Mondes.

Emmanuel Macron aurait consacré ses six derniers mois à Bercy au lancement de son mouvement En Marche et utilisé 120 000 € d’argent public pour les agapes de pré campagne.

L’Europe réclame 339.000 euros à Marine Le Pen pour avoir rémunéré deux assistants parlementaires, alors que ces derniers auraient en réalité été employés par le Front national.

Dans le passé :

Henri Emmanuelli* a été condamné le 16 décembre 1997 à dix-huit mois de prison avec sursis pour “recel et complicité de trafic d’influence” et à deux ans de privation de ses droits civiques (affaire Urba Gracco).

Alain Juppé* a été condamné en 2004 à 18 mois de prison avec sursis pour avoir employé, pour son parti, sept permanents censés travailler à la ville de Paris.

En décembre 2011, Jacques Chirac est condamné à deux ans de prison avec sursis pour “détournement de fonds publics”, “abus de confiance”, “prise illégale d’intérêts” et “délit d’ingérence”.

(*) Henri Emmanuelli et Alain Juppé étaient des boucs émissaires.

L’argent

Un point commun dans ces affaires : l’argent, avec les frais de mandat, les sommes allouées aux députés pour rémunérer leurs collaborateurs, ou les détournements de fonds publics.

L’enveloppe des députés

Il faut savoir qu’outre une rémunération de 7142,75 € (sans compter les indemnités spéciales, destinées à compenser des sujétions attachées à l’exercice de certaines fonctions), la gratuité du train en première classe, 80 vols gratuits par an entre Paris et sa circonscription et 12 vols pour toute autre destination en France, le député dispose d’une enveloppe de 9561 € mensuels pour rémunérer de 1 à 5 collaborateurs.

Le député est libre de choisir ses collaborateurs, de les recruter et de les licencier.

François Fillon n’est pas le seul à avoir employé son épouse, actuellement plus de 20% des députés emploient leur conjoint ou leurs enfants.

En soi, il n’est pas anormal de faire travailler ses proches, ça se passe aussi dans le monde de l’entreprise, le problème vient des emplois fictifs, non seulement pour les fonctions politiques, mais aussi dans l’administration et dans les entreprises publiques et privées.

Les commandes bidon

Un autre moyen de détourner de l’argent public est de rémunérer des études ou des rapports plus ou moins bidon, confiés à des bureaux d’études ou à des particuliers*. Ou à surpayer des fournitures ou des travaux afin d’aider des proches ou de percevoir des rétro commissions.

(*) Xavière Tibéri

Comment s’en sortir ?

Quelques pistes, à vous d’en imaginer d’autres :

– Réduire de façon drastique le montant de l’enveloppe des députés,

– exiger pour chaque collaborateur, comme c’est le cas dans l’administration, dans les entreprises, une présence minimum sur le lieu de travail (pointage ou émargement d’une feuille de présence) et un entretien annuel faisant le bilan des compétences et du travail exécuté et fixant les objectifs pour l’année à venir.

L’arbre qui cache la forêt

L’affaire Pénélope est un révélateur de plus des mauvaises pratiques en politique. En même temps, dès qu’une personnalité politique s’affiche au premier plan, les journalistes politiques enquêtent tous azimuts sur sa vie publique et privée et finissent souvent par trouver une affaire à étaler.

François Fillon et Emmanuel Macron étant tous les deux bien placés pour la Présidentielle, ce n’est pas un hasard si les affaires qui sortent les concernent en priorité.

Et on finit par s’apercevoir que les pratiques dénoncées sont courantes et que derrière l’arbre, il y a une forêt.

Post Scriptum qui n’a rien à voir :

Manuel Valls a tort à mon avis de tirer à boulets rouges sur Benoît Hamon. Benoît Hamon a un programme, Manuel Valls n’en a pas. En politique, pour gagner, il faut parler de soi et de son programme et ne pas parler de son adversaire. Par ailleurs, le revenu universel n’est pas une ineptie, loin s’en faut, ce n’est pas une idée de gauche et son coût, dans la mesure où il serait versé sous forme de crédit d’impôt à ceux qui en paient, dans la mesure où il remplacerait les différentes aides sociales, RSA, APL, allocations familiales, etc. et dans la mesure où il permettrait de venir en complément du SMIC, me semble une idée à développer, à débattre et à expliquer.

admin