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Quand Saint-Michel vendait des Bamboulas

La bamboula est une danse effectuée au son d’une variété de tambour africain, le bamboula, instrument à percussion dont elle tient son nom. Le terme est dérivé de kam-bumbulu et de ba m’bula en langues bantoues qui signifie tambour.

Bamboula

Dans les années 1980, la biscuiterie Saint-Michel (Saint-Michel-Chef-Chef, Loire Atlantique) commercialisait des  biscuits cacaotés sous le nom Bamboula. Banania, la poudre à base de cacao pour le petit déjeuner existe toujours, avec son personnage qui a changé de tête au fil des époques, mais qui ne dit plus “y’a bon”.

Bamboula et Banania sont devenus des termes péjoratifs pour désigner des personnes d’origine subsaharienne.

Ce mot a été mis dans le feu de l’actualité par Théo, le jeune français d’origine subsaharienne* empalé par une matraque télescopique et qualifié par Luc Poignant, le chargé de communication du syndicat Unité SGP Police d’à peu près convenable, ce qui a suscité l’indignation.

On a supprimé certains mots du vocabulaire, pour les remplacer par d’autres, dans le but de modifier le concept. Ainsi race a été remplacé par ethnie, esquimau par inuite, arabe (d’Afrique du nord) par maghrébin puis par beur (s’il habite en France), pédé par gaynègre par noir puis par (*)subsaharien, le terme officiel que j’utilise désormais. Des mots innocents, comme Bamboula, Banania ou melon ont pris une connotation raciste.

L’apologie du racisme ou de l’homosexualité sont des délits. Convient-t-il maintenant de dresser la liste des mots interdits et d’établir pour chacun un degré de gravité et une sanction appropriée ?

admin