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Retraite, pénibilité, service actif, régimes spéciaux…

Les régimes spéciaux, je m’y connais un peu, je suis retraité d’EDF depuis bientôt dix ans…

On parle beaucoup de pénibilité ces jours-ci, de mon temps à EDF il y avait le « service actif », l’équivalent de la « pénibilité ». Chaque emploi était classé en « sédentaire » ou « actif », ou actif en partie, avec un pourcentage de 30, 40 ou 50%. Un employé de bureau était considéré comme sédentaire alors qu’un agent travaillant sur un site de production était considéré comme « actif ». Les ingénieurs qui se déplaçaient sur des chantiers avaient un taux d’activité compris entre 30 et 50%. Le temps passé au service militaire était compté comme actif à 100%.

Avoir travaillé pendant 15 ans en tant qu’actif, ou 30 ans avec un taux d’activité de 50% permettait de partir en inactivité 5 ans plus tôt et avec une majoration du nombre d’années de services à raison d’un an pour six ans de services actifs.

Le classement des emplois en services actifs ou insalubre est régi par un décret ministériel (no 2011-1175 du 23 septembre 2011) mais dans la pratique, les directions d’EDF étaient plutôt généreuses dans la qualification des emplois en taux d’activité. Même les ingénieurs pouvaient bénéficier de services actifs, avec un taux de 30 à 50% pour ceux qui travaillaient au siège d’une unité régionale, et de 100% pour ceux qui étaient détachés sur un chantier. J’ai eu le sentiment que les taux de services actifs étaient un peu attribués à la tête du client, comme un bonus, et certains de mes collègues qui ne quittaient pas souvent leur bureau, ont pu bénéficier d’un taux d’activité de 50% durant toute leur carrière, ce qui leur a permis de partir en inactivité 5 ans plus tôt que l’âge légal.

Je vois la pénibilité comme l’équivalent du service actif et je ne doute pas qu’elle devienne à l’instar du service actif à EDF, un complément de salaire différé.

admin