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Homéopathie : La Force Spirituelle Dématérialisée

L’homéopathie est une pseudo-science et une imposture, elle est cependant enseignée dans les facultés de médecine, et les médicaments homéopathiques sont remboursés par la sécurité sociale à hauteur de 30%, le reste l’étant par les mutuelles.

Le succès de l’homéopathie a plusieurs raisons :

– Les médecins non homéopathes ont tendance a prescrire volontiers ces médicaments à ceux de leurs patients qui ne présentent aucune pathologie ou dont la pathologie ne peut être soignée par des médicaments allopathiques et qui seraient frustrés de quitter le cabinet médical sans leur ordonnance.

– Les médicaments homéopathiques ne contenant aucun principe actif, ils ne risquent pas d’affecter la santé des patients.

– L’effet placebo, le médicament homéopathique agissant sur le patient par des mécanismes psychologique et physiologiques.

– Les médicaments homéopathiques ne coûtent quasiment rien à produire, car ils ne contiennent pas de substance médicamenteuse chère à produire, mais seulement des dilutions de produits relevant plus de la sorcellerie que de la médecine.

Que contiennent donc les médicaments homéopathiques ?

Je vais prendre le cas d’un des plus répandus, l’Oscillococcinum :

L’Oscillococcinum est réalisé par des dilutions successives d’un litre de macérats de cœurs et de foies de canard, réalisée au 1/1000ème, 200 fois successivement, dans une fiole de 1 litre.

S’agissant d’une solution aqueuse, je vais assimiler la masse molaire à celle de l’eau, soit 18 grammes, pour une môle contenant 6,0221 x 10^23 molécules, soit 602 210 000 000 000 000 000 000 molécules, ce nombre est appelé la constante d’Avogadro.

1 litre de solution contient donc 1000 / 18 x 602 210 000 000 000 000 000 000 molécules = 33 456 111 111 111 100 000 000 000

j’estime le produit actif à 10% du volume total, ce qui correspond à 33 456 111 111 111 100 000 000 000 / 10 = 3 345 611 111 111 110 000 000 000 molécules

après la 1ère dilution : 3 345 611 111 111 110 000 000 000 /1000 = 3 345 611 111 111 110 000 000 molécules

après la 2ème dilution : 3 345 611 111 111 110 000 000 /1000 = 3 345 611 111 111 110 000 molécules

après la 3ème dilution : 3 345 611 111 111 110 000 /1000 = 3 345 611 111 111 110 molécules

après la 4ème dilution : 3 345 611 111 111 110 /1000 = 3 345 611 111 111 molécules

après la 5ème dilution : 3 345 611 111 111 /1000 = 3 345 611 111 molécules

après la 6ème dilution : 3 345 611 111 /1000 = 3 345 611 molécules

après la 7ème dilution : 3 345 611 /1000 = 3 345 molécules

après la 8ème dilution : 3 345 /1000 = 3 molécules

après la 8ème dilution : 3 /1000 = 0 molécules

après la 9ème dilution : 0 /1000 = 0 molécules

Je vous laisse imaginer ce qui reste après la 200ème dilution…

A quoi servent ces dilutions, si ce n’est à s’assurer que le produit ne contiendra aucun principe actif ?

Les homéopathes vous répondront que le médicament agit par la mémoire de l’eau et par la force spirituelle dématérialisée.

En savoir plus sur l’homéopathie 
© Copyright 2019 Boulevard Voltaire / Philippe Joutier / 23 juin 2019

Fondée à la fin du XVIIIe siècle par le médecin allemand Samuel Hahnemann, l’homéopathie repose sur deux idées. La première est de soigner le mal par le mal (ce qu’on appelle la théorie des semblables). On peut rapprocher cette idée de la mithridatisation, qui préconise d’ingérer des doses progressives d’un toxique pour développer une résistance. La désensibilisation aux venins utilise ce principe. On peut même y voir une certaine analogie avec la vaccination, qui stimule la production d’anticorps à partir d’un virus inactivé.

Dans l’Organon de l’art de guérir, publié en 1810, Hahnemann développe ses théories qui rencontrent d’autant plus d’écho qu’à la même époque, Edward Jenner découvre le principe de la vaccination. Là où Hahnemann devient franchement spéculatif, c’est qu’il affirme un autre postulat : celui des fameuses dilutions. Selon lui, par une chaîne de dilutions successives des substances, on renforcerait leur pouvoir thérapeutique, ce qu’il appelle « potentialisation ».

L’unité de base de sa dilution est le CH (ou centésimal hahnemannien), dilution d’un volume V d’une substance dans un volume de 99 V d’alcool ou d’eau. On aboutit ainsi à 1/100 de V. Ensuite, on reprend cette dilution de 100 pour la diluer encore une fois par 100. Le volume V est alors dilué 10.000 fois. Et ainsi de suite. Une dilution de 6 CH signifiera que le volume V est maintenant dilué de 100 puissance 6, soit… mille milliards de fois !

Sachant que l’homéopathie n’hésite pas à aller jusqu’à 30 CH, on imagine ce qu’il reste du principe actif initial ! C’est supposer qu’une seule goutte de quelque chose que l’on verserait à Paris dans la Seine soit capable d’activer le contenu d’un verre d’eau que l’on puiserait au milieu de l’Atlantique…

Quant à la fameuse « mémoire de l’eau », hypothèse du chercheur médecin immunologue Jacques Benveniste, ses résultats n’ont jamais pu être reproduits.

Pour Hahnemann, la substance subsistait sous la forme d’une « force spirituelle dématérialisée ».

Le Conseil médical australien (NHMRC) s’est penché sur 57 méta-études publiées entre 1997 et 2013 regroupant 176 études sur les traitements homéopathique effectuées sur 61 maladies ou problèmes de santé. Les effets de l’homéopathie n’ont pas été différents d’un placebo pour tous les problèmes de santé étudiés. Quant aux 496 publications proposées par les défenseurs de l’homéopathie, 447 ne remplissaient pas les critères requis, étaient sans rapport ou déjà incluses dans le corpus étudié par le NHMRC.

Sur les 49 articles restants, 48 ne satisfaisaient pas aux critères de rigueur requis et présentaient des erreurs. Une seule étude portant sur les infections des voies respiratoires, mais sur un faible nombre de patients, suggérait que l’homéopathie avait été efficace. Le NHMRC conclut qu’il n’existe aucune preuve satisfaisante de l’efficacité de l’homéopathie.

À l’avantage indiscutable de cette pratique qui, à défaut de résultats, est du moins sans danger (ceci expliquant sans doute cela), une plus grande écoute des médecins qui s’en réclament et l’opposent à une médecine conventionnelle trop coupée des patients. Une grande étude longitudinale baptisée « EPI3 » et ayant suivi quelques milliers de patients de 825 médecins généralistes sur un an a montré que les médecins homéopathes prescrivaient beaucoup moins de traitements actifs que les praticiens de la médecine conventionnelle, pour un résultat thérapeutique similaire.

La faculté de médecine de Lille a suspendu sa formation et ses diplômes d’homéopathie, mais on compte encore en France une quinzaine de facultés de médecine les proposant et quelque 5.000 médecins homéopathes.

Le second enjeu est économique : les médicaments homéopathiques, contrairement aux allopathiques, ne sont pas soumis à l’autorisation de mise sur le marché et ne sont donc contraints à aucun essai thérapeutique préalable.

Néanmoins, leur « force spirituelle dématérialisée » est aujourd’hui remboursée à hauteur de 30 %. En 2017, le remboursement de l’homéopathie reste néanmoins mesuré : il a représenté 129,6 millions d’euros, sur un total de 19,9 milliards pour l’ensemble des médicaments remboursés. Selon le laboratoire Boiron, plus de 1.000 emplois seraient menacés en cas de déremboursement des médicaments homéopathiques.

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